Mon père qui ne faisait rien…
Dans quelques jours ce sera la Fête des Pères alors pour cela, je vous partage un très beau texte venant de mon père.
J’avais alors 14 ans, pensionnaire, et il était venu au collège pour me donner une lettre dans une enveloppe verte avec ce texte très touchant dont je n’avais pas vraiment eu de connexion. Ma mère venait tout juste de s’enlever la vie et mon père avait 5 enfants à s’occuper. La communication était disons un peu ‘difficile’ alors nous nous écrivions des lettres. Je déposais les siennes en-dessous de sa porte.
Lorsque j’ai reçu cette lettre je l’ai lu et remisé en quelque part…
L’année suivante mon père est décédé sur la table d’opération. Ce n’est que plusieurs années après sa mort que je suis tombé sur sa lettre et là, malheureusement, j’ai compris le sens de sa magnifique lettre…
Alors si parmi vous il y a des personnes qui vivent une difficulté avec leur père, prenez le temps de vous parler avant qu’il ne soit trop tard car nous ne savons jamais si nous allons terminer notre journée, notre semaine, ou si nous allons être vivant au prochain Noel…
Alors voici…
« Chère Michèle,
J’ai lue ta belle lettre hier soir et ca m’a fait grand plaisir. Il y a des passages que je suis d’accord avec toi et d’autres que je suis entièrement pas d’accord.
Vendredi ou samedi nous en parlerons toi et moi.
J’aimerais t’écrire ce petit passage que j’avais déjà lu dans un livre et qui s’intitule:
« Mon père qui ne faisait rien«
Quand j’étais petite, un père c’était comme l’éclairage du réfrigérateur. Chaque maison en avait un mais personne ne savait exactement ce qu’il faisait une fois la porte refermée sur lui.
Papa nous quittait le matin et semblait toujours content de nous retrouver le soir. Il ouvrait le bocal de cornichons si personne d’autre ne pouvait le faire. Il était le seul à la maison à n’avoir pas peur de descendre au sous-sol sans être accompagné.
Quand il se coupait en se rasant, on ne le consolait ni ne s’inquiétait…
Il était entendu que s’il pleuvait, il sortait la voiture et l’amenait devant la porte. C’est lui aussi qui a couru un millier de kilomètres à coté de moi quand j’ai reçu ma première bicyclette.
J’avais peur de tous les autres pères, mais pas du mien. Une fois je lui ai fait du thé sucré, ce n’était que de l’eau et il l’a trouvé délicieux. Quand je jouais à la famille avec mes poupées, celle qui était la maman avait beaucoup de travail, mais je ne savais jamais que faire du papa.
J’ai finis par lui faire dire « Je vais aller travailler » et je l’ai jeté sous mon lit…
Un jour, j’avais alors neuf ans, mon père n’alla pas travailler mais se rendit à l’hôpital où il mourut le lendemain.
Alors je suis allée dans ma chambre et j’ai sorti de sous mon lit la poupée qui tenait le rôle du papa. Après l’avoir époussetée, je l’ai mise sur mon lit.
Mon père qui ne faisait rien, j’ignorais que son départ me ferait tant de peine…
Tout ceci Michèle pour te dire que bien des fois, le rôle du père peut être ingrat.
Comme tu sais, je suis obligé de prendre des décisions et souvent je sais que tu n’es pas d’accord avec moi.
Je suis obligé de faire le père et la mère.
Je t’en parlerai plus longuement en fin de semaine.
Bonne semaine,
Papa qui t’aime beaucoup
xxx
Je t’embrasse bien fort.
Cette lettre est un précieux souvenir pour moi, de voir son écriture, le papier qui est jauni dans les coins et qui date de 1982!
Alors voilà, ce blog est très court mais si vous avez de l’amour à partager à votre père et que vous n’osez pas et bien je vous conseille de vous faire confiance et d’aller à sa rencontre.
L’amour gagne toujours…
touchant, les larmes
vérité vécu ……..
Merci de ton partage Sylvain….